«  […] depuis quelques mois, il n’était question à l’Opéra que de ce fantôme en habit noir qui se promenait comme une ombre du haut en bas du bâtiment, qui n’adressait la parole à personne, à qui personne n’osait parler et qui s’évanouissait, du reste, aussitôt qu’on l’avait vu, sans qu’on pût savoir par où ni comment. Il ne faisait pas de bruit en marchant, ainsi qu’il sied à un vrai fantôme.  »
 
Info contenu
F. de l’O. C’est ainsi que le fantôme de l’Opéra signe les courriers menaçants qu’il adresse au directeur de l’Opéra de Paris, si ce dernier n’accède pas à ses volontés. Personne ne l’a jamais vu. Une ombre, cependant, glisse parfois le long des couloirs, une présence se fait sentir dans les loges. Il semblerait qu’une belle et talentueuse cantatrice ait attiré toute son attention…
 
Info contextuelle
De sa première carrière de journaliste, Gaston Leroux a retenu le goût du sensationnel. Il fait de l’opéra de Paris le lieu d’événements troublants, dont celui de la chute du grand lustre central qui tue une spectatrice. L’imagination fertile du romancier associera à ces événements la légende d’Erik, l’artiste maudit et défiguré qui hante les sous-sols du théâtre. Le récit de Gaston Leroux rapporte la lutte épique de Raoul de Chagny pour disputer le cœur de la belle cantatrice Christine Daaé au redoutable fantôme. Mêlant les accents du roman fantastique à la logique du roman policier, Gaston Leroux renouvelle le roman gothique et compose un mythe fertile qui ne cessera d’inspirer le cinéma.